La chenille du comportement
Au départ il y a eu un début d'année scolaire calme. Puis, progressivement, un enfant énervé, excité, souvent épuisé et ingérable. La faute à la fin de la sieste? à l'hiver s'éternisant? à une maîtresse laxiste?
Puis, la maîtresse a changé, la sieste oubliée même si les endormissements en fin de journée sur le canapé sont fréquents.
Mais il y a surtout eu des remarques "Il est speed Octave" "Il est dur" "Il n'a pas peur des adultes""il est turbulent". Et oui, j'ai de moins en moins envie de le sortir. Mon fils, je le comprends et le connais en tête à tête ou à la maison mais j'ai le sentiment de ne presque pas maîtriser son énergie (ses conneries) quand il y a d'autres personnes et surtout, bien sur, des enfants.
Rien n'y fait: menaces, punitions, mises à l'écart.
Je me sens désarmée depuis quelques semaines. Bien sûr, j'ose espérer que c'est ponctuel, passager, lui l'enfant pourtant calme et qu'on disait sérieux. J'observe perplexe le petit garçon qui se concentre, passionné de grandes minutes aux échecs et qui est incapable de se tenir quand nous sommes invités.
La maîtresse a mis au point un système de classement de sagesse avec trois couleurs: le rouge, jaune et vert. Tous les soirs, les mamans découvrent où se situe leur enfant. Le mien alterne entre le rouge, vert (rarement) et jaune. Chaque soir une explication de sa part, un commentaire sur les copains qui ont fait des bêtises. On se demande si on doit reproduire la chenille à la maison, il aimerait (sûrement classer aussi le frangin), l'évolution le motive, tout autant que l'idée d'être le "meilleur ".
Nous avons beaucoup parlé, je lui explique ce que je ressens moi, sa maman quand il se conduit mal, qu'il est grossier ou indiscipliné, je lui dis que je ne comprends pas ce comportement que je ne connais pas. Rien n'y fait, je n'ai pas encore trouvé la bonne parade pour avoir le sentiment de gérer ses excitations.
En réalité, cela me rend triste, j'ai comme le sentiment de m'être "déjà" plantée sur son éducation et de ne pas parvenir à gérer, déjà, alors qu'il n'a que 4 ans. Le principe de la chenille (et la voix modérée et confiante de L'Epoux) me rassure, parce qu'il ne s'agit que d'une étape de l'évolution, avant de devenir un joli papillon autonome...