Depuis tout ce temps
Des jours et des semaines passés sans venir par ici.
Et pourtant tant de choses à écrire. Des glissements qui se font en moi. Vraiment, la quarantaine me meut et je mue. Bien sûr il y a la perte de poids qui me permet de me voir différemment et d'envisager ma vie autrement.
Ce sont des glissements oui, comme si on bougeait un peu tous les jours les lignes que je croyais tracées profondément. Pas de révolution mais une façon de regarder les choses sous un autre angle, avec un peu plus de sérénité en prime.
Le blues du dimanche ou de la rentrée ne m'épargnent pas. Je ne m'épanouis plus vraiment dans ma vie professionnelle. J'éprouve un profond dégoût pour les heures de correction de copies, pour l'énergie que je dois sans cesse mettre pour sembler plus motivée et concernée que mes stagiaires (certains jours). Mais il y a l'humain et ces échanges qui sauvent la partie formelle du job...
Et puis il y a eu des cadeaux du ciel comme le temps du week-end dernier, un pique-nique au vin rouge seuls sur la plage, un dernier bain de mer.
Pour parer le blues, on profite aussi des plaisirs que cette nouvelle saison (et ses litres de pluie) nous apporte : les cueillettes de champignons dans la forêt, la cheminée rallumée, les thés gourmands, et les gâteaux aux noix et noisettes, les soupes qu'on imagine en famille et qui trouvent des amateurs.
Je me couche de bonne heure, nichée sous la couette parce que je n'ai pas eu envie de réduire mon rythme soutenu de lecture ; j'ai découvert d'ailleurs un auteur de livres noirs que j'aime beaucoup, Hervé Le Corre.
Deux fois par semaine depuis juillet, je vais à ma séance d'aquagym, en choisissant le prof le plus tonique. Je vois mon corps se redessiner (mesures à l'appui).
Je n'oublie pas mes copines, même quand je n'ai pas le temps, même quand j'ai du boulot, même quand je n'ai pas envie de parler de moi, je pense à moi, à me voir autrement que maman (qui souffre des conflits avec Ernest), ou prof (qui n'en peut plus de lutter contre les ronfleurs ou les glandeurs).
Et puis je prends du plaisir à m'habiller et faire les magasins, sans pour autant acheter, mais pour entrer mes fesses dans un 40 sans soucis, essayer tout ce qui pourrait me plaire, juste pour le plaisir de réaliser que TOUT peut potentiellement m'aller !
En toute honnêteté, je ne le réalise pas vraiment et j'ai besoin de m'en convaincre. Cette étape pourrait durer des mois tant la distorsion entre la perception que j'ai de mon corps et sa (nouvelle) réalité est énorme. Il m'arrive de faire demi-tour dans la rue en apercevant par mégarde ma silhouette se refléter dans les vitrines, j'ai toujours le doute que ce soit bien moi.
Et les Blonds, CM1 et CP, réunis dans la même école. L'un qui grandit et l'accepte en toute quiétude, le second pour qui ces changements sont symboles de fragilité et mettent en lumière un manque de confiance en lui, en ses capacités, malgré toute ses colères et ses humeurs complexes (l'âge du "Non" ne l'a jamais quitté).
On rassure, soutient, on cherche à comprendre, aider. Ça va aller, mais faut faire preuve d'abnégation dans la colère, oublier que l'on est excédé et puis accompagner la révolte pour la briser nette par la douceur.
Oui la rentrée, ce sont de nouveaux enjeux et jeux, les activités : plutôt artistiques (danse et musique) pour le Petit, et cérébrales et sportives pour le Grand. C'est cher mais le jeu en vaut la chandelle, j'en suis sûre. Ils éprouvent du plaisir et se découvrent également. Ce sont des cartes qu'on leur distribue et qu'ils laisseront (ou pas) sur le chemin de l'enfance. Ils les auront eues en mains parce qu'aujourd'hui on le peut. Quant à demain?
J'ai participé aujourd’hui lundi, avec ce billet à tous les lundis que les copines ont pourtant honorés, Elles... La bon occaz, Valérie, Nanicroche, Martine, MHF, Maud, Corinne, AnneLaureT, EstelleCalim,