Et tu as eu 5 ans
A 10h26 tu es né. Il y a 5 ans.
C'est vraiment la semaine de l'émotion pour moi.
Même si tu aimes que je t'appelle "mon bébé", que tu réclames des câlins comme d'autres réclameraient qu'on leur foute la paix, tu restes mon Pouic aux grosses larmes faciles, impossible de ne pas culpabiliser dès qu'on hausse le ton: "Mais pourquoi vous me grondez toujours?"
Même si tu ne peux jamais regarder tes dessins animés ou tes documentaires tranquille (maisheeeeeuuuu pousse-toi Ernest), tu sembles avoir la fraternité dans la peau. Tu prends soin, protèges ton frère, cherche à le comprendre. Gêné quand il se love contre toi quand tu te déhabilles ("tout nu Tato") et aimerais tant une petite soeur pour former la famille complète. Tu aimes ta famille, nous 4 mais aussi tes cousins, les miens, tes grand-parents, oncles et tantes. Tes amis sont la cerise sur le gâteau, mais pas tous les jours car c'est souvent le conflit.
Une part de toi est restée fils unique. Tu ne gères pas toujours la concurrence donc tu es l'enfant parfait quand nous sommes deux. Et comme nous ne sommes jamais deux ou presque...
Depuis une poignée de semaines ton comportement change, il devient plus facile de te raisonner, les colères et caprices vont toujours bon train (Idéfix) mais tu verbalises un peu mieux tes frustrations, ce qui nous laisse respirer (quoique ton frère semble prendre possession de la place vacante).
Tu m'étonnes très souvent. Là où je te pense indiscipliné, tu suscites l'admiration par ton vocabulaire et ta curiosité, ta capacité d'imagination et de réflexion et on me complimente beaucoup. Tes résultats scolaires sont bons, la maîtresse est juste agacée par les petits bruits que tu fais (tout comme nous). Tu ronges tes ongles même si tu ne sembles pas être un enfant stressé. Tu es excessivement gourmand et gourmet et on a décidé de mettre à profit ton amour des chiffres en te faisant énumérer tes 5 fruits et légumes par jour.
Tu aimes tout autant les lettres, les mots. Il faut toujours que tu connaisses la signification de tous les mots que tu rencontres alors je ne me gêne pas pour en glisser souvent des complexes dans la conversation.
Sans te plaindre, jamais tu t'enfiles ton paquet de médicaments chaque matin, toi qui pourtant n'étais jamais malade: vento, flixotide, allergène, aerius sont ton lot quotidien. On se jette un coup d'oeil tellement désolé chaque fois avec Papa.
Il y a des sujets sur lesquels nous sommes en guerre: les pulls en laine, les hauts à l'encolure "juste", les chaussures toujours soi-disant douloureuses à porter (j'en suis à la cinquième paire échangée cet automne).
Tu nous étonnes toujours parce qu'on ne se doutait pas qu'un enfant pouvait à ce point ne pas aimer l'effort. Si nous cuisinons, tu t'arrêtes toujours au beau milieu parce que tu en as marre. La patinette, le vélo, la draisienne, 10 minutes maximum mais jamais plus. Jamais non plus tu iras à l'étage chercher une paire de chaussettes. Honnêtement, c'est la raison pour laquelle je t'ai inscrit au tennis que tu pratiques sans conviction, heureusement que tes deux copains y vont aussi. Tu nous as d'ailleurs prévenus que jamais tu ne seras fort.
Pourtant, si quelque chose te passionne (tout ce qui concerne les animaux, les dinosaures ou le jeu sur pc avec ton Papa, Lego Star Wars) tu peux rester des heures concentré.
Tu ressembles énormément à ton Papa, tant dans le caractère que physiquement.
Avec et grâce à toi, j'ai sauté à pieds joints dans la maternité avec facilité, nuit et jour puisque tu avais décidé de ne pas dormir et de pleurer. Mais, sans microbes. Et j'ai adoré.
Octave et moi, au retour de la maternité.