Le bord de mer Dieppois
En Haute Normandie, rien ne ressemble aux plages paradisiaques des Antilles, en guise de sable on a des galets (ne dites pas "cailloux" par pitié). Brusqués, ballotés et malmenés par les lourdes vagues, polis par le sel et donc arrondis. Ce qui ne signifie pas qu'ils rendent la douleur moins vive lorsque vous entamez votre descente vers le bord de mer.
Il faudra attendre la marée basse, si vous voulez croiser le sable (toujours mouillé). En revanche dans les galets il y a plein de trésors et des heures et des heures à s'occuper en regardant ses pieds : le verre poli qui transforme de vulgaires tessons en émeraudes, des coquillages, des fossiles, mais aussi des craies tombées de la falaise, énormes quelquefois pour écrire des mots d'amour, jouer au morpion ou tenter des oeuvres d'art sur la longue promenade.
A Dieppe, il y a du vent, des vagues violentes et dangereuses puisqu'elles charrient des galets. L'expression "prend un bol d'air" prend pleinement son sens : on respire à pleins poumons de l'air iodé et des embruns.
Il y a cette lumière réfléchie par la blancheur des falaises, cette fameuse "côte d'Opale". Une lumière que je ne me lasse pas d'admirer, celle rendue célèbre par les impressionnistes à qui l'on rend souvent hommage ici.
Et puis il y a aussi cette piscine découverte (et couverte) à l'eau de mer chauffée, ce galion et cet immense jardin d'enfants qui longe la mer, terrain de jeux inépuisable, d'où l'on voit le château.
Dieppe, j'y suis née. J'y suis bien. Et je crois avoir mille raisons d'être heureuse d'y vivre avecc mes enfants.