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De l'autre côté du miroir d'Alice

La séparation du petit matin

18 Novembre 2014, 05:30am

Publié par Alice

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L'autre matin, au moment précis où j'ai tenté de lui enfiler son manteau, il s'est fait tout mou : impossible de glisser son bras dans sa manche. Ernest est devenu pantin. J'ai tenté de négocier. Il se débattait. Criait. J'ai insisté, lui attrapant l'autre bras. Rien à faire. Alors je l'ai laissé à terre, le poussant doucement, mais le poussant pour qu'il ne reste pas allongé devant la porte. Faisant mine de partir sans lui finalement. 

En voyant ma feinte, j'ai lu dans ses yeux la détresse, cette peur que je connais mais que j'utilise parce qu'à un moment il faut trouver un moyen de pression. L'heure tourne...

Je n'ai pas aimé le pousser. J'ai détesté son regard qui m'a fait du mal, le regard qui me démontre que je me plante dans ma manière d'agir. Je l'ai su au moment où nos yeux se sont croisés. Je l'ai porté longtemps après et je le porterai longtemps.

Je lui ai enfilé son blouson sans protestations cette fois-ci et nous sommes sortis de la maison, de grosses larmes coulaient encore de ses yeux.

Je me suis accroupie, mise à sa hauteur. Lui ai fermé son duffle-coat, le regardant dans les yeux. Mes mains sur ses joues, j'ai essuyé ses larmes avec mes pouces. j'ai déposé un petit baiser léger sur le bout de son nez, l'ai serré fort dans mes bras. A mon tour j'ai senti mes larmes couler.

Je t'aime Ernest. Je ne veux plus de mes maladresses du matin parce que je suis en retard. Je ne veux plus m'énerver, me fâcher, crier parce que le temps passe. Oui il passe et c'est ce que nous vivons tous les deux (trois, quatre) qui me nourrit chaque matin de bonheur et qui me permet de vous retrouver sereine, le soir.

Il n'y a rien qui brise davantage ma journée qu'une séparation loupéee du petit matin avec l'un de vous trois. La vie est bien trop belle et trop rapide pour laisser les larmes s'imprimer sur nos souvenirs quotidiens.


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L
<br /> J'enchaine avec ce billet pour rattraper mes lectures des derners jours. J'ai vécu ce matin la même chose, si dure pour une maman, la journée va être longue...<br />
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M
<br /> Ah, les matins-colère... chez nous, Margaux est souvent pas très bien réveillée au moment de l'enfilage du manteau qui peut aussi devenir un cauchemar. Ma feinte pour qu'elle accepte de le mettre<br /> plus facilement : lui demander de l'enfiler toute seule. Elle est toute fière de nous montrer la technique que lui a appris sa maîtresse. Pour l'instant, ça marche bien, mais jusqu'à quand ?? Le<br /> regard que tu décris, je le connais aussi, quand mon ton est monté trop haut, ou quand mon exaspération s'est exprimée trop fort.. dur dur des les oublier ceux-là... <br />
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A
<br /> quelle belles paroles, j'ai dans le temps beaucoup expliqué aux miens qu'il fallait que je travaille ..je n'ai jamais eu de larmes <br /> <br /> <br /> bisous<br />
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E
<br /> c'est très beau ce que tu dis. <br />
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E
<br /> Bouhhhh mon coeur s'est noué en te lisant. Pour ne pas avoir à vivre ça je pars toujours la première le matin. Ok ce sont avant tout nos contraintes professionnelles qui en ont décidé ainsi mais<br /> j'avoue que ça m'arrange. Je sais pertinemment que ce serait au dessus de mes forces et j'aime trop le joie des retrouvailles pour échanger ma place.<br />
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A
<br /> Les crises du matin, ici, tournent parfois au calvaire, je sais que c'est moi qui en souffre le plus, au point de les redouter, et c'est vrai que souvent elles donnent le ton de la journée...<br /> <br /> <br /> Plein de Bisous de consolation<br />
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V
<br /> je comprends, je comprends, je comprends trop bien !<br />
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P
<br /> mais il te mène par le bout du nez celui-ci !!<br />
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